dimanche 23 novembre 2008

Google - Cloud Computing & Software-as-a-Service (Saas)

Bonsoir, voici un petit texte écrit par Sofia EL KHATTABI et moi pour Google France pour une proposition de contrat d'étude (alternance) sur le sujet Cloud Computing... Et oui, vraiment passionnant ce sujet!

Le texte suivant a pour but de vous montrer notre intérêt pour le Cloud Computing et notre capacité à nous documenter et réfléchir sur un sujet d’actualité.

Le Cloud Computing est devenu une réalité et ce n’est pas seulement parce que Gartner prévoit, avec son fameux « hyper cycle », qu’il va devenir d’ici 5 ans une des technologies émergeantes mais bien parce qu’il existe déjà des solutions et une concurrence sur un marché porteur. Ainsi, le marché du Software-as-a-Service qui va de paire avec le Cloud Computing (les infrastructures seront « On the Cloud » et les usages de logiciels seront SaaS) représentait 4,5 Milliards de dollars en 2007 devrait atteindre les 6 milliards cette année et s’approcher des 19,3 Milliards d’ici 3 ans (source : Gartner). On comprend ainsi l’intérêt des grandes sociétés à proposer des solutions de Cloud Computing : Amazon, Google, mais aussi Microsoft qui vient d’officialiser la création de Windows Azure et Azure Services Plateform fin Octobre.

Ces offres vont permettre aux entreprises d’avoir une infrastructure informatique externalisée présente dans des data centers qui seront reliés par internet et répartis dans le monde entier (et même sur des bateaux géants – une invention de Google classée 47ème dans le Time de début novembre qui répond de la même façon à des problèmes de Green IT!) sans que les clients aient à se soucier de la localisation. Entre ces 3 concurrents, les différentes stratégies se multiplient mais il y a une constante : la création et l’investissement dans des data centers. Mais, alors que Microsoft n’a pas encore vraiment lancé son offre finale aux entreprises (pas de tarifs car commercialisation courant 2009 et pas de business model associé), Amazon et Google ont des solutions qui se font concurrence : Amazon EC2, Amazon S3 contre Google App Engine

Les stratégies sont donc différentes : Google et Microsoft vont pouvoir subventionner leurs services de Cloud Computing avec les profits de leurs autres activités - l’un est déjà leader dans son activité alors que l’autre vient à peine de se lancer dans la course créant des problématiques différentes, alors qu’Amazon va continuer à faire payer ce service. De plus, c’est Google qui se démarque le plus par les investissements dans toute la société : on peut prendre l’exemple du partenariat avec IBM pour financer à hauteur de 30 millions de dollars des cours sur le Cloud Computing dans 6 universités américaines ou développer les « farms » Google dans divers pays comme l’Islande (plus d’un million de serveurs en tout d’après les estimations de The Economist).

Le vrai défi pour une société comme Google va être de convaincre les grandes entreprises d’externaliser leurs infrastructures mais, dans un premier temps, d’utiliser les outils SaaS comme les Google Apps où il y a peu de concurrents (attention à Zoho qui a déjà réussi à convaincre la société GE par exemple). En ces temps de crise où le slogan des entreprises est « faire plus avec moins » et avec une stratégie de rupture, Google va peut-être pouvoir en profiter, avec une offre plus qu’attractive (les économies financières étant significatives). Ainsi, Valeo se lance dans l’aventure et pourrait même créer un effet de mode si le succès est à la clé. Dave Girouard, patron de l’offre entreprise de Google, dis lui-même qu’au fur et à mesure, des entreprises de plus en plus grandes vont utiliser Google Apps et c’est de cette façon que le marché s’agrandira. La stratégie est donc d’avoir le plus possible d’utilisateurs et pas seulement dans les entreprises : certaines universités peuvent ainsi utiliser gratuitement Gmail pour les entreprises. De plus, les solutions de Microsoft, qui prépare des équivalents SaaS de ses logiciels, ne sortiront pas avant 2009, ce qui laisse une avance de plusieurs années à Google dont les produits sont mâtures. Cette année va donc être décisive mais Google va devoir combattre certains aprioris.

Les problèmes existeront en termes de sécurité, de fiabilité, d’interopérabilité, de protection des données mais surtout de confiance. Les pro Cloud Computing se font entendre mais une mauvaise critique a beaucoup plus de poids que 10 bonnes critiques et le public (ici, les entreprises) peuvent ne retenir que cela. Ainsi, la société britannique Consultancy Global Secure Systems (GSS) estime que les entreprises devraient revoir leurs dispositions sur la sécurité de leur système IT avant de se jeter, même à l’essai, dans le monde du Cloud Computing. David Hobson, le directeur de GSS, faisait ici référence aux clauses du Data Protection Act qui obligent les entreprises à dire où elles stockent les données de leurs clients. Cette loi dit également que les sociétés ne peuvent pas conserver leurs données en dehors de l’Union européenne. La seule réponse possible de Google va donc être de prouver qu’elle respecte bien ce genre de loi et le clamer haut et fort. Une autre personnalité, Richard Stallman, figure du logiciel libre, considère ces services comme un piège destiné à forcer les gens à investir dans des systèmes propriétaires et fermés qui leur coûteront de plus en plus cher au fil du temps. Pour lui, les utilisateurs devraient veiller à garder leurs informations entre leurs mains, plutôt que de les confier à des tiers. Ce genre de discours fait régner un climat de peur pour les utilisateurs potentiels et correspond bien souvent à une argumentation peu valide.

Le Cloud Computing est devenu un sujet incontournable et est sorti de la presse spécialisée comme le montre un dernier article (de 15 pages !) de l’hebdomadaire The Economist, « Let IT Rise », le succès littéraire de Nicholas G. Carr avec The Big Switch qui est un des grands orateurs du Cloud Computing ou même le volume de recherches qui a été multiplié par 10 en une année (Google Trends). Le message que l’on peut mettre en avant est bien que ce n’est pas une technologie qui intéresse seulement les férus d’informatique mais nous allons assister progressivement à une transformation importante de l’industrie des technologies de l’information et comme le rajoute Carr : un changement dans la façon dont les gens et les entreprises travaillent. On pourrait donc voir un jour apparaître un jour un ordinateur n’étant qu’un simple terminal client relié par internet à tout un nuage de service (cette idée est liée à une idée de Carr qui présentait un ordinateur associant Apple et Google). Cela va dans le sens de la Loi de Conservation des produits attractifs de Clayton Christensen, (“When attractive profits disappear at one stage in the value chain because a product becomes modular and commoditized, the opportunity to earn attractive profits will usually emerge at an adjacent stage”) qui permet de comprendre pourquoi le marché du software devient plus rentable que celui du hardware.

Le Cloud Computing va rejoindre le Green IT et les Architectures Orientées Services dans la courbe de Gartner dès qu’il aura passé la phase des « Early Adopters », passant de nouvelle technologie reprise par les médias à technologie promettant de grandes possibilités. D’ici 2 à 5 ans, ces technologies pourraient alors être largement adoptées par ces entreprises et c’est pour laquelle ce sujet nous intéresse tant. Google est une entreprise qui est un acteur majeur dans l’innovation et la technologie mais qui a redéfini la conception du marketing. D’ailleurs, dès 2006, Eric Schmidt,CEO de Google, parlait d’un nouveau paradigme « Cloud Computing and Advertising go hand-in-hand ».

Nous suivons depuis maintenant quelque temps, l’actualité du Cloud Computing en participant par exemple à la conférence organisée par Google France et SQLI du 19 novembre ayant pour thème "SaaS & Cloud Computing: une rupture décisive pour l'informatique d'entreprise" ou en lisant des articles régulièrement, tant cette actualité est riche. C’est pour cette raison que nous souhaitons réaliser un contrat d’étude de 4 mois sur ce sujet. Nous avons une formation d’ingénieur très complémentaire (un profil avec une expérience sur une technologie innovante – les SOA, et un autre plus managérial avec une expérience de conduite du changement) que nous avons complété avec une formation en Management des Systèmes d’Information et des Technologies pour nous permettre d’avoir une approche globale de ce genre de sujet. Ce petit travail de recherche et de réflexion n’avait pas pour but d’être exhaustif mais de vous présenter un certain nombre de problématiques intéressantes que nous pourrions développer lors de ce contrat d’étude.

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