jeudi 20 novembre 2008

Les ERP Open Source

Voilà un autre travail sur un document sur les ERP et plus particulièrement le monde open source....

Les logiciels open source sont de plus en plus utilisés dans le monde de l’entreprise. Ce constat coïncide avec l’adoption des ERP par tous types d’entreprises pour pouvoir rationaliser leur pilotage : centralisation et présentation optimum des données, ou utilisation des bons processus par les bons acteurs. L’offre d’ERP open source est donc enfin arrivée à maturité et propose beaucoup d’outils plus ou moins performants : ces outils sont-ils intéressants pour toutes les entreprises ?, dans quels cas faut-il les utiliser ? Sont-ils vraiment moins cher que SAP sur le long terme et peuvent-ils être de vrais concurrents ?

On distingue trois grands types d’ERP open source (cf Smile, 2008 – ce Livre Blanc a été utilisé pour tout ce chapitre sur l’open source). Les premiers sont les ERP libres de conception ancienne (comme Compière qui est parmi les plus utilisés) qui ressemblent énormément aux logiciels propriétaires car ils sont matures en terme de fonctionnalités mais ne possèdent pas de modélisation objet ce qui implique une grande complexité dans l’ajout de spécificités. On trouve ensuite ceux de la lignée Ofbiz qui est en réalité un framework permettant de développer des logiciels d’entreprise. Ainsi, Neogia s’appuie sur ce framework et permet de créer un logiciel très spécifique car il est généré après modélisation UML. Ceci implique une réflexion approfondie dès le début et que ce n’est pas un ERP clé en main. Enfin, les derniers sont plus récents et sont développés suivant une modélisation objet en Python (rupture technologique), un langage n’obligeant pas à tout recompiler et déployer mais connu par peu de développeurs. Le plus connu est OpenERP (anciennement TinyERP) qui permet de faire très facilement des développements spécifiques.

Ces trois types d’ERP ont donc des spécificités et les deux ERP sortant du lot sont OpenBravo (de la lignée Compière) et OpenERP : leur communauté est active et très importante sur internet (facteur clé de succès important pour des logiciels open source), le périmètre fonctionnel est relativement développé et ils peuvent être utilisés relativement rapidement. De plus, OpenBravo qui est téléchargé 1000 fois par jour, a eu une levée de fond de 12 millions d’euros et va sortir une nouvelle version courant 2009.

De façon générale pourtant, ces ERP ne sont pas destinées aux grandes entreprises mais plutôt aux PME de moins de 300 personnes (cf Journal du Net, 2008). Ils gèrent entre 1 et 4 millions de transactions par mois, beaucoup moins que SAP. Enfin, ce marché représentait 4 milliards d’euros en 2007, principalement par la vente de services (conseil, intégration et TMA) : il n’y a bien sûr pas les prix des licences comme pour les logiciels propriétaires de SAP et Oracle. Ainsi, ces ERP libres vont être des concurrents directs des logiciels que SAP vend aux PME (ex : Business One). En effet, lorsqu’une entreprise se lance dans l’utilisation d’un ERP, elle a deux solutions : utiliser un logiciel propriétaire où elle va payer très cher une licence et des intervenants dès le début, ou utiliser un ERP libre, où elle va pouvoir adopter incrémentalement une solution à moindre prix au début. L’échec coûte ainsi beaucoup plus cher avec un logiciel propriétaire. On peut voir certains avantages à ces ERP libres : ils n’utilisent pas de technologies fermées (comme le langage ABAP de SAP), sont plus réactifs à l’apparition de nouveaux standards, plus facilement modifiables (le code est ouvert et modulaire – l’entreprise ne s’adapte pas à l’ERP mais l’ERP aux processus), n’ont pas de licences relatives aux nombre d’utilisateurs et une indépendance vis-à-vis des éditeurs (syndrome vache-à-lait ou obligations de prendre une nouvelle version).

Pourtant, on se rend compte que peu d’entreprise font le pas d’utiliser ces ERP libres : elles ne savent pas forcément qu’il existe des solutions open source, n’ont pas confiance en un code auquel tout le monde peut accéder, veulent autoriser des montées en charges que ne permettent pas encore les ERP libres ou ont besoin de fonctionnalités très développées. Les ERP libres ont besoin de progresser dans ces domaines avant de pouvoir concurrencer les logiciels propriétaires sur tous les tableaux. Mais il faut voir qu’à terme, ces ERP vont répondre aux besoins des plus grandes entreprises et combler tous les défauts comme l’adaptation aux réglementations françaises. L’attrait que représente la facilité d’implémentations de spécificités, alors que l’intégration coûte très cher (jusqu’à 80% du budget) et que c’est le stade où des projets peuvent échouer, est un poids qui va peser lourd dans la balance dans les mois qui viennent – les conséquences de la crise financière vont pesées sur les DSI. Si de grandes sociétés commencent à utiliser des ERP libres, ce marché pourrait inquiéter les logiciels propriétaires qui ne s’impliquent pas et sous-estiment la problématique du logiciel open source. Déjà, Infoterra, une filiale d’EADS Astrium, utilise un ERP mais beaucoup d’autres PME aussi (cf 01Net, 2006). Une information intéressante est le secret de certains éditeurs ne révélant pas toutes les entreprises ayant adoptés leurs logiciels : il y a peut-être une envie de cacher que l’on n’utilise pas SAP mais un ERP libre.

Les ERP open source ne sont pas encore utilisables par toutes les sociétés et il n’y a pas de solution parfaite répondant parfaitement aux besoins à moindre coût. Mais, la rapide évolution de ce marché va obligatoirement pousser de grands clients potentiels à s’y intéresser et les ERP libres ne vont donc que s’améliorer. Alors que SAP s’attaque au marché des PME, et que les ERP libres peuvent être des solutions pour ces entreprises, de nouveaux entrants vont arriver sur le marché des grandes entreprises et prendre une place de plus en plus importante.


Sources :
01Net, 2006 - Le logiciel libre se banalise dans les SSII – 01Net – Rédaction 22/11/2006. http://www.01net.com/editorial/333492/services/le-logiciel-libre-se-banalise-dans-les-ssii/ Synthèse : Les grandes sociétés de services tiennent désormais le haut du pavé en matière d'« open source ». Elles proposent des engagements équivalant à ceux affichés dans le monde propriétaire. Commentaire : Article 01Net. Informations sur les sociétés utilisatrices d’ERP libres.

Journal Du Net, 2008 - Se lancer dans l'aventure de l'ERP Open Source - Dominique FILIPPONE - JDN Solutions – Rédaction 26/03/2008. http://www.journaldunet.com/solutions/intranet-extranet/selection/08/0326-panorama-erp-open-source/1.shtml Synthèse : Coûts, souplesse d'implémentation ou finesse de couverture fonctionnelle : les arguments en faveur des ERP Open Source ne manquent pas. Commentaire : Dossier professionnel Journal Du Net. Statistiques sur le marché des ERP open source.

SMILE, 2008 - Livre Blanc : ERP open source – Raphaël Valyi – Smile – Rédaction septembre 2007, Mis à jour Mai 2008 (111 pages). Synthèse : « Aujourd’hui, avec l’essor indéniable des logiciels open source dans tous les domaines, l’offre d’ERP open source arrive enfin à maturité. Que vaut-elle et quels en sont les meilleurs outils ? ». Commentaire : Rapport d’expert Smile. Ce rapport permet de mieux se rendre compte du marché l’ERP Open Source : les différentes solutions, ce qu’elles apportent et qui peut les utiliser. Ce rapport est actualisé régulièrement ce qui permet d’avoir les dernières nouveautés en date.

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